Si la peinture existe encore elle est absence. Elle n’est ni geste, ni forme, elle marque le manque et révèle une béance. La couleur même est absence et mémoire à la fois. Elle couvre et cache, elle cache et absente ce qui est pourtant là ou ce qui était.
Dans la peinture le présent s’absente au profit de ce qui reste. La couleur montre le reste, la couleur montre le temps.
On peut appliquer la peinture ou éviter qu’elle ne se dépose. J’ai choisi cette deuxième voie. Je peins par absence ou plutôt je ne peins pas, je cache. Ce qui se voit est ce qui reste d’un présent antérieur. La peinture entoure l’absence.
D’abord saisie, il y a longtemps par l’absence du paysage dans certains site de la région (les carrières de craie) je reste intéressée par tout ce qui fait exister le vide.
Si le vide est neutre, en art l’absence est active comme peut l’être une décision.
Etre dans l’oubli du pinceau et dans l’inconscience de la forme est une aventure qui ne connaît pas sa fin.
2003
M. D.
/fdata%2F1612308%2Favatar-blog-1025892535-tmpphpxHmlwE.jpg){kind=avatar}